Le peuplement de Saint-Macaire remonte à la période néolithique, environ cinq millénaires avant J.C. En témoigne, le menhir gravé de la Bretellière, haut de 6,20 mètres, l'un des plus beaux de France au dire de Célestin Port.
Les invasions celtes puis
romaines
renforcées de colons, "les Médalges", venus de l'autre extrémité de
l'Empire, contribuent à façonner un pays frontière entre provinces
"Aquitaine" et "Celtique".
Le modeste bourg d'Espetven fut choisi au Ve siècle par un moine nommé Macaire, disciple probable de Saint Martin de Tours, pour évangéliser la région et y créer une communauté monastique. Désormais dénommé Saint-Macaire, le bourg subit successivement les destructions causées, en 843, par les invasions normandes, puis au tournant du 1er millénaire, par les guerres entre Bretons, Poitevins et Angevins qui se disputent les territoires des basses et hautes Mauges. Le bourg de Saint-Macaire avec toutes les Mauges fut alors annexé au comté d'Anjou par Foulque Nerra. En 1119, une église de pierre fut consacrée par Rainaud de Martigné, évêque d'Angers.
Le moine Macaire (façade de l'église).
Au XVI ou XVII eme siècle,
Saint-Macaire
était une halte pour les pèlerins de l'ouest. Ce linteau de porte en
granit orné de coquilles en témoigne encore aujourd'hui
(place Henri Doizy). Mais les tribulations des Mauges ne cessèrent pour
autant. En 1214, toute la région fut détruite par les troupes de
Philippe-Auguste, tache sombre au milieu du printemps de la
civilisation que furent les trois premiers siècles du deuxième
millénaire. A la mort du "roi René" duc d'Anjou, en 1481, la province
est rattachée directement à la couronne de France. Les guerres de
"religion" (XVIe siècle) laissèrent un pays "en totale ruine tant du
bourg que de la campagne".
.
René
Gendry fut le premier curé, entre 1660 et
1690, à résider sur place. On lui doit la fondation de la première
école de filles en 1697 ainsi qu'un petit séminaire. Son opposition au
seigneur de la Bernardière lui valut un séjour dans les prisons
angevines. Son successeur, René Verdon rebâtit, en 1714, la chapelle
Sainte-Marguerite qui marque encore aujourd'hui l'entrée de la rue
principale de la commune.
Chapelle Sainte Marguerite
C'est à cette époque que se
structure une
industrie du textile qui ne répondait jusqu'alors qu'aux besoins
personnels.
" Tissiers", "sergiers", négociants, développent en un siècle tout un
réseau qui s'étend à la veille de la révolution sur plus de 40
paroisses. A Saint-Macaire, le tissage fait vivre le tiers des
habitants. Si ces derniers vivent misérablement, déjà concurrencés par
les traités de libre échange, une autre partie de la population affiche
une certaine aisance : artisans, meuniers, gros métayers et négociants
pour grande partie acquis aux idées nouvelles.
En janvier 1790, le premier
magistrat, élu est
René Bouchet. Il démissionne un an plus tard pour protester contre le
départ du curé Delacroix. Il est remplacé par Pierre Audouin, plus
favorable aux idées républicaines.
Saint-Macaire devient en 1792 chef-lieu de canton après un premier
choix en faveur de son voisin : Saint-André-de-la-Marche.
Situé entre Cholet et Beaupréau, Saint-Macaire était dans l'oeil du
cyclone qui s'abat sur la Vendée militaire en mars 1793 mais fut
relativement épargné par les destructions dues à la guerre civile. Ses
habitants se divisèrent. D'un coté, une minorité très active (une
petite centaine sur 1860 habitants) soutient la République; trois
d'entre eux seront tués lors de la prise de Cholet par les Vendéens le
4 mars. De l'autre, un comité royaliste avec à sa tête, Michel Humeau,
ancien militaire, dirige la paroisse jusqu'à la débâcle de Cholet et la
"virée de galerne" lors de laquelle une vingtaine de Macairois
périrent.
Place de la grande aire, telle
qu'elle pouvait
être à la fin du XVIIIe siècle
Le procureur de la commune, René
Humeau,
soupçonné de jouer un double jeu, fut guillotiné le19 nivose an 2 (8
janvier 1794) sur la place du Ralliement à Angers. Le curé Louis
Delacroix, qui avait suivi l'armée royaliste, y fut également
guillotiné le 22 prairial an 2 (10 juin 1794). Début 1795, des
négociations dans la maison dite de " la comité" aboutirent au traité
de Saint Florent entre Stofflet et la république thermidorienne. Le
vicaire Gaudin, constamment resté sur la paroisse pendant toute la
guerre, put reprendre son ministère au grand jour.
Henri Doizy (1846- 1914)
Si la paix régnait au début du
XIX eme siècle,
malgré l'intermède des combats de Rocheservière en 1815 auxquels
participèrent les restes de l'armée vendéenne, la prospérité fut plus
longue à s'établir. Ce n'est que par la fondation des premières usines
de chaussures qu'un relatif bien-être s'installa dans la commune. Henri
Doizy fonde le premier atelier en 1879, bientôt suivi par Eugène Hy en
1883. En 1897 l'atelier Hy est racheté sous forme de société par
actions, connue pendant un siècle sous le nom
de "l'Action". Avec celui de Joseph Pasquier créé en 1898, ces trois
ateliers employaient 700 personnes à la veille de la guerre de 1914. En
1830, les deux-tiers de la population ne savent pas écrire. Pour y
remédier, le curé Bretault fonde en 1842 une école de garçons bientôt
encadrée par les frères de St Gabriel. Vers la fin du XIXe siècle, (loi
Goblet de laïcisation des enseignants, 1886), cette école, située place
Ste Marguerite, devient "école publique". Pour aider les femmes qui
travaillent, le curé Bretault fonde un asile pour les pré-scolaires,
préfiguration de ce que sera la maternelle. En 1846, il crée une école
de filles. Mais sa grande oeuvre fut indiscutablement la construction
de la nouvelle église de 1857 à 1862.
L'Action La guerre de 1914 fut,
comme partout,
un cataclysme sans précèdent (99 morts sans compter blessés, veuves et
orphelins). Malgré les difficultés économiques de l'entre-deux guerres,
les usines se multiplièrent dans la commune et les gros ateliers
artisanaux devinrent, avec le développement du machinisme, de
véritables industries. On en compta jusqu'à 24 à la veille de la
seconde guerre mondiale puis près de 40 dans les années 50.
Profitant de cette prospérité
économique et du
baby-boom de l'après-guerre, la ville se développe fortement durant
"les trente glorieuses". De 2881 habitants en 1946, sa population passe
à 3859 en 1968 puis à 5800 au dernier recensement. Aux emplois de la
chaussure s'ajoutent, dans les années 60-70, ceux des travaux publics
(Chupin-Vigneron, qui deviendra SERTP) et de la confection pour enfants
(Catimini).
La création d'un cours complémentaire privé (aujourd'hui, collége Jean
BOSCO), en 1959, permet la poursuite de la scolarité sur place des
enfants de la commune. L'école publique se rénove sous le nom de Victor
Hugo pour le primaire (1986) et de Pablo Picasso pour la maternelle
(1991).
Sous les magistratures de Mr de Bossoreille puis de Madame Hervé de
nouveaux quartiers (lotissements et collectifs), se construisent. En
1966 débute le contournement de l'agglomération sur l'axe Cholet-
Nantes. En 1970 une piscine s'ouvre à proximité de la salle Thomas
Dupouet, ainsi que le restaurant scolaire.
. Piscine, salle Thomas Dupouet, centre du prieuré et en arrière plan :
médiathèque et restaurant scolaire.
Depuis les années 70, l'activité
de la
chaussure subit de plein fouet la crise et l'effet de la
mondialisation. Mais les dernières municipalités veillent à la
diversification de l'emploi, en créant des zones industrielles.
Sous les mandatures de Madame
Coiffard et de
Monsieur Hy de nouveaux équipements indispensables voient le jour.
entre autres :
- 1988, le centre d'activités culturelles du prieuré
- 1988, le stade Georges Raymond .
- le 25 septembre 1993, la nouvelle mairie, inaugurée par Monsieur
Monory président du sénat.
- 1993, la salle omnisports Georges-Raymond ,
- 1995 l'aire de loisir de l'étang de la Croix verte, .
- 1997, l'espace Boris Vian (salle multispectacles) créé dans les
bâtiments entièrement rénovés du cinéma "Familia".
- 2001, la médiathèque Mairie de Saint Macaire
En 1994 création de la communauté de communes "Sèvre et Moine" avec les communes de : Saint André, Le Longeron, Torfou, La Renaudière, Roussay. Celle-ci gère certaines délégations de compétences dans les domaines économiques, culturels et de l'environnement. La communauté de communes possède de nombreux atouts pour l'avenir : tissu industriel, proximité de la voie rapide, nombreux équipements. L'équilibre entre l'urbain et le rural, si recherché par nos contemporains, est l'un de ces atouts.
En 2007 elle fusionne avec la communauté de communes Val de Moine et devient "Communauté de communes Moine et Sèvre". Elle regroupe aujourd'hui 10 communes : Le Longeron, Montfaucon-Montigné, La Renaudière, Roussay, St André de la Marche, St Crespin sur Moine, St Germain sur Moine, St Macaire en Mauges, Tillières et Torfou. La communauté de communes Moine et Sèvre représente une population de 23 372 habitants (selon le dernier recensement).BIBLIOGRAPHIE Mémoires Macairoises